
En mars 2001, des éléments de l’ANC/APR ont enlevé cinq civils dans la localité de Kasenga Numbi du territoire de Kailo et les ont tués au motif qu’ils soutenaient les Mayi-Mayi. Deux jours plus tard des éléments des groupes Mayi-Mayi se sont rendus dans le village de Kasenga Numbi et ont enterré vivant un civil accusé d’espionner pour le compte du RCD-Goma. Avant de l’enterrer, les Mayi-Mayi ont amputé la victime d’une oreille, ont forcé sa femme à la faire frire et ont finalement obligé la victime à consommer sa propre chair831.
Pour des raisons de compatibilité nous avons indiqué une date précise mais le rapport mapping ne précise pas !
La marque bleue indique le paragraphe de référence dans le Rapport Mapping
449. À compter de 2001, les groupes Mayi-Mayi du Maniema ont multiplié les attaques contre les troupes de l’ANC/APR. En réaction, l’ANC/APR a mis sur pied des forces d’autodéfense populaires composées de jeunes miliciens congolais. Contrainte de choisir l’un ou l’autre camp, la population civile a été systématiquement prise pour cible par l’ANC/APR et les Mayi-Mayi.
450. Depuis février 2001, les Mayi-Mayi et les troupes de l’ANC/APR s’affrontaient pour le contrôle du village de Kasenga Numbi, à 22 kilomètres de Kindu.
451. En mai 2002, des Mayi-Mayi basés à Kampene et les troupes de l’ANC/APR basées à Kasongo se sont affrontés dans le territoire de Pangi.
452. À compter de 2001, les groupes Mayi-Mayi ont organisé un blocus autour de Kindu afin de gêner le ravitaillement de l’ANC et de forcer l’APR à quitter la ville, ce qui a créé une situation de pénurie alimentaire permanente. La population de la ville, accusée de soutenir les Mayi-Mayi, a subi de nombreuses exactions de la part des troupes de l’ANC/APR/FRD841 et de leurs alliés des forces d’autodéfense populaires. Elle a également été victime de fréquentes attaques de la part des Mayi-Mayi dont beaucoup d’éléments se comportaient comme des criminels. Afin de contrer le blocus, les troupes de l’ANC/FRD ont lancé, en amont et en aval de Kindu, une opération baptisée « Kangola Nzela » (ouvrez la porte). Au cours de cette opération, les populations civiles vivant autour de Kindu ont été assimilées aux Mayi-Mayi et prises directement pour cibles par les militaires.
453. Le 30 juillet 2002, les Présidents Kabila et Kagame ont conclu à Pretoria un accord prévoyant le retrait des FRD du territoire congolais et le démantèlement des ex-FAR/Interahamwe sur une période de 90 jours. Au cours des semaines qui ont suivi, Kinshasa a interdit les activités politiques des FDLR sur le territoire sous son contrôle. Entre le 17 et le 18 septembre, les FRD ont quitté Kindu et la ville minière de Kalima. Le 19 septembre, les groupes Mayi-Mayi actifs autour de Kindu ont conclu avec les responsables du RCD-Goma un accord de cessez-le-feu aussitôt salué par la population. Dans la journée, cependant, un incident isolé entre des éléments Mayi-Mayi et des militaires de l’ANC a dégénéré en de nouvelles violences.
454. Ces chiffres, donnés à titre d’exemple, sont très en dessous de la réalité. En effet, comme dans les autres provinces, de nombreux endroits restent encore inaccessibles, les victimes et les témoins n’ont parfois pas survécu aux violations ou ont toujours honte d’en parler. Lorsqu’elles ont survécu aux viols, au lieu d’être soutenues par leurs communautés, les femmes ont généralement été rejetées par leurs maris et leurs familles.
841 Comme mentionné précédemment, à partir de juin 2002, l’Armée patriotique rwandaise (APR) a pris le nom de Forces rwandaises de défense (FRD).
831 Entretiens avec l’Équipe Mapping, Maniema, mars 2009.